samedi 9 août 2008

En Chine comme au Congo, l’identité culturelle en phase d’extinction!

Une Chinoise s'inquiète.

Le 38e festival interceltique célèbre l’identité culturelle. Cette année le Pays de Galles est à l’honneur. Les costumes et instruments de musique font revivre les cultures celtiques. Par comparaison, Chi s’attriste de ce que devient son pays. Cette étudiante chinoise assiste au festival avec un double regard : celui du journaliste qui observe les faits, les spectacles et autres activités culturelles, mais aussi celui d’une Chinoise qui regrette la perte de son identité. « Je me demande si aujourd’hui les Chinois ont une identité culturelle » s’interroge- t-elle avec chagrin. « Nous avons perdu notre identité culturelle, surtout dans les grandes villes ». Face à l’évolution technologique, Chi trouve que la Chine est plus portée vers les innovations, les nouveautés au détriment de sa culture. Dans la plupart des spectacles, il faut de plus de l’innovation.
Avant de se lancer dans le journalisme, elle a travaillé en Chine dans l’organisation des festivals. « Dans mon pays, lorsqu’il y a un festival, il ne faut pas présenter aux gens leur culture, plutôt chercher quelque chose de nouveau qui puisse les attirer et les impressionner. Sinon personne ne viendra » explique-t-elle avec amertume.
Chi regrette que le peu de festival chinois aient perdu de leur côté festif. Des festivals qui ne durent d’ailleurs que deux heures.
L’ambiance du Festival interceltique la rend aussi amère. Cette ambiance où les festivaliers parlent avec des inconnus et font la fête est difficile à trouver dans son pays. « Ici il y a de l’ambiance, les gens se parlent, ils sont venus pour s’amuser. Dans mon pays, il faut chercher comment créer l’ambiance pour que les gens se sentent à l’aise, se parlent. En Chine, les gens ne se parlent plus du tout ». Chi, craint une disparition prochaine de la culture chinoise et de ses traits spécifiques. « On voit des photos sur la Chine, mais ce n’est pas la culture chinoise. » précise t-elle. « Et ce n’est pas parce qu’on se photographie en France qu’on présente la culture française. Ce n’est pas parce que des photos présentent la Chine que l’on est en face de la culture chinoise. ». Chi est de plus en plus attristée de constater qu’en Chine, « les conservatoires ne s’intéressent pas à la musique chinoise. Ils ne s’intéressent pas à cette musique comme élément culturel, plutôt parce les étrangers l’apprécient ».
Ce festival aura laissé en Chi le goût amer de sa Chine en perte de vitesse culturelle face à l’avancée technologique qui repousse davantage le passé vers les oubliettes. Sentiment partagé également par beaucoup d’Africains qui sentent que l’Afrique est en phase de perte de ses repères culturels. En République Démocratique du Congo par exemple, très peu de jeunes s’intéressent à leur origines.

Aucun commentaire: