mardi 10 février 2009

Un aniversaire de la sape

Depuis le 10 février 1994 jusqu'au 10 février 2009, c'est 15 ans qui se sont écoulés depuis la disparition de Mumbele Adrien, mieux connu sous le surnom de « Stervos Ngatshe Niarkos.
Ce prêtre du vestimentaire, qu'il érigeât en religion, a laissé derrière une idéologie ancré à la valeur de l'homme par celle de sa parure.

Une belle approche pour certains kinois qui s'y sont plongés mains et pieds liés. Etre propre est une chose, et élégant d'ailleurs. Cela donne une certaines prestances, de l'attrait et l'allure. Comme on veut.

Mais, attacher sa valeur au vestimentaire en est une autre. Je crois que la jeunesse congolaise, une bonne part s'est laissée prendre dans cet engrenage. Et sous d'autres cieux, l'image du congolaise, si elle n'est pas liée à la musique est du moins à son goût pour les habits. D'autres se ruinent pour paraître propre, beau et propre.

A ce prêtre de la Sape dont Kinshasa célèbre le 15e anniversaire de la disparition, reste collé l'image du mythe de l'Europe. Il n'est pas incommode d'avoir des rêves et des projets pour l'avenir.
S'il faut être chic, où trouver les vêtements? Dans les magasins et grandes surfaces, certainement. Et où trouver l'argent? Il faut d'une part travailler pour se procurer ce qui peut assouvir nos désirs. Le goût de l'effort dans ce qu'à été l'idéologie de la sape,peut de ces jeunes attirer par l'Europe et porté vers la sape n'en connaissent pas le prix.

La sape c'est bien. Mais travailler pour investir au lieu de dilapider son argent c'est mieux. Ceci n'est pas une morale pour ma part.

Cent jours comme un

Ce mardi 10 février 2009, le gouvernement congolais du premier ministre Adolphe Muzito totalise 100 jours.

Vite! les partis politiques, les forces vives et la population font la messe du bilan. Que retenir de ce gouvernement? Les concepts sont flous d'une personne à l'autre. Autant qu'on se trouve du côté de la population, de la majorité au pouvoir ou de l'opposition, on jongle avec les vocabulaires.
Est-ce une évaluation, un bilan, un point à mi-parcours ou autre chose?

Une chose est sûre, les regards se tournent vers le gouvernement d'un pays aux dimensions continentales pour évaluer son action.
Tâche pas aisée à accomplir. L'étendue du travail étant énorme ou gigantesque. Ca dépend.

Voyons, un gouvernement qui arrive dans un pays où les infrastructures sont quasi inexistantes, les routes dans "un état de délabrement très avancé", l'éducation pratiquement au point mort, la fonction publique, un cadavre dont le corps en décomposition, ne veut pas rendre l'âme, sans parler du pouvoir d'achat avec la dévaluation monétaire hyperflagrante. Par quel bout prendre ce qui ressemble à un monstre à plusieurs visages et qui souffre de plusieurs maux?

Vrai casse-tête, mieux, "brise-espoir". Après 100 jours, quelle action pourrait émerger de cet océan de problèmes à résoudre? Un vrai pari ou un défi?

Une image prisée par les chrétiens de mon pays me revient. On dit souvent," mille ans devant les hommes, c'est comme un jour devant Dieu". La métaphore pourrait s'appliquer sans peine.
"Cent jours à la tête d'un gouvernement congolais, c'est comme un jour." On a du moins l'impression de faire du sur place. Oui du sur place. Les roues patinent dans le bourbier congolais. Est-ce pour autant qu'on doit croiser les bras?
Un voyage de mille kilomètres commence par un pas, dit-on.

Une certaine opinion apprécie les efforts de ce gouvernement sur le plan sécuritaire. L'arrestation de Laurent Nkunda qui donne une lueur d'espoir à la population de l'EST n'est pas infime. Qui veut crier au triomphalisme peut y aller. Mais, il y a encore du travail. Et le gouvernement au lieu d'avoir du pain sur la planche, il a une pierre. Il joue dans une partie de foot avec un arbitre aveugle, une balle en fer, et les supporters muets.

lundi 9 février 2009

Comme des agneaux à l'abattoir

Cette information a fait la Une des journaux sur Radio Okapi, la radio Onusienne en République démocratique du Congo. "Ce dimanche matin, le camp de Kasiki est désert. Les 74 ex-combattants FDLR et leurs 94 dépendants sont introuvables. Ils ont laissé derrière eux, les animaux de la basse-cour, des vêtements, des couvertures, des matelas, des vivres et même des ustensiles de cuisine."
C'est le dimanche 8 février que ceux-ci étaient censé être rapatriés dans leur pays d'origine. Pays qu'ils ont fui de bon coeur. Et de leur gré, ils veulent y retourner pour reprendre une nouvelle vie avec des nouvelles perspectives.

Mais, pourquoi ces personnes ont disparu comme par miracle ou par enchantement. Un vent violent serait passé par le camp et l'aurait vidé de ses occupants. Ces ex-combattants se seraient retranchés dans les forêts avoisinantes pour chercher de quoi se nourrir à leur retour? Besoin de provision oblige.

Ou bien ils seraient en fuite tout simplement. Et si cette hypothèse est plausible, quelle peut en être la cause?
Les ex-combattants seraient-ils entrain d'imaginer le traitement qui leur est réservé au retour sur la terre de leurs ancêtres? Ils appréhendent certainement autre chose pour détaler ainsi, alors que la diplomatie fait des pas de géant. Se considèrent-ils comme des agneaux qu'on conduit à l'abattoir?
Difficile à dire. Dans leurs cachettes, ils gardent le mythe de leur disparition. Gardons espoir sur leur réapparition un de ces quatre matins.

Avec un peu ou beaucoup de chance, ils viendront se rendre de leur plein gré. Cela s'apparente à un leurre. Buzz!!!!

BBC nous a quitté

Tôt ce matin du 8 février, je reçois un coup de fil. Une mauvaise nouvelle. J'ai les yeux mi-clos, la voix enrouée, j'accroche le combiné à l'oreille, "Joachim Kalumendo est mort" m'apprend t-on par une amie qui est venue passer son week-end à Lille. Je sursaute, les yeux sont grand ouvert comme si je suis entrain de faire un cauchemard. Je n'en crois pas mes oreilles. J'ai du mal à reposer la question.
Je passe de l'état de conscience à celui d'un rêveur, comme pris dans les vaps.
Une fatigue que j'ai du mal à expliquer m'envahit.
Les images de ce journaliste de Radio Okapi du desk Swahili me reviennent en boucle. Son humour, son ventre qu'il pointait de fois en avant pour taquiner les femmes enceintes ne me quittent pas. Je le revois encore fumant une cigarette après la préparation d'un journal acharné qu'il devait suivre et tenir même en l'absence de certaines traductions des provinces.

Je réalise que par moment pour le taquiner, je n'arrêtais pas de lui dire : "ton journal, même si on ne comprend pas la langue on a envie de le suivre. On peut même le manger seul avec le fufu." Il éclatait de rire, avant de tourner en dérision les mots comme "pigistes". Pour combler le tout, certains l'appelaient BBC, faisant allusion aux journaux de la BBC en Swahili.

Meilleur parmi les fuitistes, il s'en va. Et pour ce qui est des circonstances de sa mort, j'apprends que c'est suite à un accident de circulation. Dommage que la route continue à faire des victimes.
C'est vraiment une perte pour cette radio qui regrettera de perdre cet homme qui a pu mettre un bémol sur une discussion par mail interposé sur des concepts comme Nduye, pour parler d'épidémie.

vendredi 6 février 2009

En toute légalité

La présence des troupes Rwandaises encore marquée sur le sol Congolais. A la différence cette fois, elles ont une mission officielle. Au fait, une mission qui s'apparente à un aveu de faiblesse ou d'incompétence, aider l'armée congolaise à traquer les rebelles Rwandais qui se cachent au Congo.

Peut-on dire que l'armée nationale congolaise a été incapable de traquer les combattants FDLR et autres forces négatives qui se cachent ou qui s'abritent sur ce sol? Par forces négatives, doit-on penser qu'il existe des forces positives? A ceux qui énoncent les concepts de savoir ce qui se cache derrière ces mots. De fois, ils sont vide de sens. C'est aussi pour justifier et masquer certaines actions subversives.

Revenons à l'armée congolaise. Comment une armée étrangère, dont les populations gardent des souvenirs de rafles, tueries et exactions peut-elle revenir la tête haute pour vivre au côté de celles-ci. Pour ne pas parler de l'incapacité ou de faiblesse, pensons à ce que la population peut ressentir en son fort intérieur.
Pourra-t-elle exprimer son exaspération un jour? Face au retour de la force positive étrangère légale, la population pourra se faire entendre en cas de dérapages?
Il est tôt d'en savoir quelque chose. Sera t-elle peut-être soumise à la docilité.

Au niveau de la diplomatie, n'y aurait-il pas d'autres enjeux qu'une simple traque, poursuite des combattants étrangers sur le sol congolais? Pourquoi avoir attendu aussi longtemps avec des guerres, tueries et son lots de souffrances infligées au population pour envisager pareille solution?
Certaines langues diraient que c'est encore une fois au peuple de payer le tribut des hommes du pouvoir. Si cette décision est diplomatique, assistons-nous à une diplomatie qui tient compte des intérêts des populations sur son territoire?
C'est possible. Mais les événements antérieurs sont éloquents sur la suite des événements.
N'aurait-il pas fallu au préalable faire comprendre cette démarche d'impuissance des forces militaires nationales aux populations avant de passer à l'acte?

"C'est décidé un point, c'est tout terminé". Cela fait penser à un personnage du film "Mobutu le roi du Zaïre". Voilà le politique a décidé, la diplomatie aussi. Et la population assiste impuissante, sans voix à ce qui est décidé pour ou contre sa volonté.

Si une armée nationale n'a pas pu être capable de défendre l'intégrité de son territoire en demandant secours à une armée qui a tenté d'occuper une partie de ses terres, à quel saint le peuple peut se vouer?
Il serait commode de dire, "à quel diable se vouer?" et se demander de quel côté se trouve les pouvoirs, ou mieux certains acteurs de la scène politique.

jeudi 5 février 2009

A qui le prochain tour?

Après avoir régné en maître absolu dans la zone sous son contrôle dans le Nord Kivu, le roi de la région, je ne sais pas si on peut parler du "Prince de Zamounda", l'homme est tombé.
Le général déchu Laurent Nkunda serait-il encore déchu? Aurait-il failli à sa mission de protéger les minorités tutsi congolaises? Mais que s'est-il passé?

A mettre son nez dans cette nébuleuse, on en comprend pas grand chose. Mettons-nous dans la logique simple. Un chef qui lutte pour les intérêts de sa communauté, est-il mauvais? Je ne le pense pas. Il est plutôt quelqu'un de bien. Il bénéficierait du soutien de sa base, si je ne m'abuse. Il est aussi possible que le peuple perde la raison pour se retourner contre son chef et le désavouer. C'est trop simpliste pourtant, jusqu'à le mettre hors de la scène politique? Il y a dire. Supposons que cela soit possible. Mais avec quelle force? Laurent Nkuda a mené la vie dure aux forces loyalistes sur différents fronts de combat. Comment, une population se serait permise de le maîtriser? Conte de fée.

Si cela n'est pas possible, qui l'a arrêté? Pourquoi l'avoir arrêté? Est-ce la fin d'un règne? Comment a-t-il pu être mis hors d'état de nuire? pour parler comme le politique. Il serait compréhensible de voir dans cette arrestation la force d'une main invisible qui probablement aurait amené son poulin au trône. Un jour, on est conduit au pouvoir. Attention, s'il n'y a rien pour rien, il faudra un jour rendre des comptes.

Les forces agissantes sur terrain peuvent aussi être révélatrices des intérêts en jeu, et probablement de savoir qui se range derrière qui. Au bout du compte savoir qui commande qui.
Dans le rapport de force, comme dans le monde des humains, un jour on est fort, un autre la vaillance et la vigueur nous quittent. Et l'heure de rendre les comptes? Par moment la facture est salée. Que faire? Comment s'y prendre lorsqu'on a l'impression d'être conduit aux commandes?
La morale semble difficile à édicter. Du moins, chacun tire les leçons de son côté.
A voir de loin, l'histoire se répète. Qui ont été conduit au pouvoir, un jour ils ont été relâchés par leurs protecteurs. Comme le sage du dessin animé Le Roi Lion dit à son fils, "un jour viendra où le soleil éteindra sur moi sa lumière pour faire de toi le prochain roi. En tant que Roi tu dois savoir respecter de la fourmi qui rampe à l'antilope qui bondit.
A qui le prochain tour? L'avenir nous le dira.