mercredi 20 juillet 2011

Vive les élections en RD Congo !

La présidentielle de tout les enjeux pour l’opposition se profile à l’horizon.
Le 28 novembre, les congolais (République démocratique du Congo) seront appelés aux urnes pour l’élection présidentielle, cinq ans après les premières élections qui ont porté Joseph Kabila Kabange, l’actuel président au pouvoir.
Une élection qui avait suscité beaucoup d’espoir dans la population congolaise. Espoir de voir la paix restauré sur l’ensemble des zones de conflit, fin de l’impunité et des viols massifs de femmes à l’Est de la RDC, espoir en des lendemains qui chantent. Espoirs douchés dans la plupart des cas !
La guerre est certes finie entre forces belligérantes qui se sont mis d’accord sur la transition à Sun City en Afrique du Sud, mais, la République démocratique du Congo reste, après l’Afghanistan, le deuxième des pays dangereux au monde pour les femmes selon une étude coordonnée par TrustLaw, une entité de la Fondation Thomson Reuters. Le viol y est monnaie courante et atteint des proportions inquiétantes, le nombre des victimes de l’insécurité ne cesse de croître, sans que cela n’émeuve personne, encore moins les autorités à la tête des institutions du pays. Même à Kinshasa, on n’est pas à l’abri d’une mort par agression et que sais-je encore. Tout le monde peut y passer, même les activistes des droits de l’homme.
Maintenant que les élections approchent à grand pas, l’heure est au calcul et au positionnement politique. Les questions essentielles pour l’érection d’une société solide et résolument engagée sur la voie démocratique sont reléguées aux calendes grecques. Pendant les cinq années de la première législature, personne ne s’est soucié de savoir, même de manière approximative, le nombre des congolais capables de voter. L’heure est à l’enrôlement avec l’actualisation des fichiers électoraux. Comme par le passé, le risque est de se retrouver dans certaines circonscriptions électorales avec plus de votants que des personnes inscrites sur les listes. Dans ce cas, même les morts reviendront voter avant de regagner leurs tombes.
L’opposition se rassemble
Surprenante mais efficace comme idée, une candidature unique de l’opposition. Cette stratégie a le mérite de rassembler les différentes tendances, éviter les dispersions de voix pour gagner face à un candidat unique au pouvoir. Le danger qui guette est l’éclatement d’une apparente union qui ne serait pas fondée sur une vision idéologique commune. De ce fait, les dissensions politiques feront que certains candidats de la plate-forme de rassemblement pourront éventuellement se faire débaucher. De triste mémoire, la population congolaise a assisté à des revirements de situations. Sans scrupules, les opposants d’hier sont devenus, par un tour de passe-passe, les chantres des merveilles du pouvoir qu’ils ont combattu.
Autre fait surprenant. Certains candidats à la présidentielle congolaise entreprennent des voyages en occident. Semble-t-il pour convaincre la communauté internationale de ne pas s’impliquer dans le tripatouillage des élections comme en 2006, d’autres pour sensibiliser les congolais de la diaspora.
Des congolais de la diaspora qui n’ont pas le droit de vote du reste. La raison serait autre. Pour ce qui est de la communauté internationale, l’on accepte volontiers son argent pour financer ces élections sans plus. Alors que celui qui donne l’argent voudra aussi se rendre compte du bon déroulement du processus dans lequel il a investit. Il est vrai qu’en 2006, les congolais se sont rendus aux urnes, chacun cochant sur le nom du candidat de son choix.
Vote utile
Si manipulation il y a eu, je crois que c’est la manipulation des consciences des congolais. Certains ont voté pour un T-shirt, d’autres pour un monde meilleur qu’on leur a fait miroiter.
Il serait indispensable en ce moment d’éveiller les consciences de la population pour qu’elle fasse un choix judicieux, basé sur des critères autres qu’un T-shirt ou l’appartenance tribale.
Si rien n’est fait dans ce sens, je parie que les mêmes critiques de 2006 sur la crédibilité des élections seront faites sur les prochaines, avec à la clé un forcing des déçus qui pourront recourir à la rue pour se faire entendre.
A novembre !