mercredi 30 juin 2010

A chacun sa sauce cinquantenaire congolaise.

Cinquante ans après l'accession du pays à la souveraineté, la compréhension de la fête d'indépendance de la RDCongo n'est pas la même partout. La fête du cinquantenaire ressemble à un rendez-vous à ne pas manquer, une opportunité à saisir pour se faire remarquer tant pour les politiques que pour les hommes d’affaires. Dans la classe politique congolaise, chacun y va avec sa petite idée. Pour les partis politiques, c’est le moment de faire le bilan de la gestion de la chose publique et de l’appareil de l’état. Et pour d’autres, ils s’adonnent à cœur joie à vouloir faire le bilan des cinq chantiers de l’actuel gouvernement.
Après un lent démarrage, certains travaux sont achevés juste à temps. Pour les détracteurs des cinq chantiers, le Boulevard du 30 juin est remis à neuf. Les signalisations au sol sont à nouveau visibles. Attention aux chauffards de Kinshasa, qui pour la plupart ne maîtrisent pas le code de la route. Les nids de poule ont disparu comme sous le coup d’une baguette magique. Au grand soulagement des conducteurs qui s’étaient habitués aux déviations dans les ruelles de Kinshasa, la capitale. Certains rond points de la ville font peau neuve. Guirlandes et autres illuminations y sont installées.
A la place Kimpwanza, trône le monument du président Joseph Kasa Vubu, premier président du Congo. Monument inauguré ce mardi 29 juin par le président actuel, Joseph Kabila. Même le jardin botanique longtemps à l’abandon a rouvert ses portes avec des nouvelles dotations. Dans la province du Katanga, les « poulets du cinquantenaire », élevés à la ferme du Domaine agro-industriel et pastoral national (DAIPN). Opération lancée par le ministre provincial de l’Agriculture et Elevage. Comme quoi, le cinquantenaire s’adapte à tout.
L’opposition politique qui s’était effacée pendant un temps reprend du poil de la bête. Pour certains, la fête du cinquantenaire n’a pas sa raison d’être vue la situation socio-politique du pays. Les fonctionnaires aussi veulent se faire entendre pour ne pas rater le train du cinquantenaire. Menace à l’appui, si leurs revendications salariales ne sont pas prises en compte.
Les défenseurs des droits de l’homme garde encore le goût amer de l’assassinat de Floribert Shebeya, président de l’association la Voix des sans voix, l’un des leurs. Ils veulent plus de justice et le respect des droits de l’homme. Chacun veut tirer profit de la fête de l’indépendance comme s’il voulait s’affranchir. Non plus sous le joug colonial, plutôt relever le front, longtemps courbé sous le poids de la précarité du niveau social. Je ne me risque pas à l’énumération. La liste est longue.
Une chose est sûre, à chacun sa sauce cinquantenaire congolaise.

mardi 29 juin 2010

Indépendance Tshitshia

Le cinquantenaire des indépendances Congolaise, Kinshasa ville blanchit

Le vent de fête parcoure plusieurs villes de la République démocratique du Congo. Ce 30 juin 2010, la RDC, ex-Congo Belge célèbre ses cinquante d’accession à l’indépendance. De quoi être fier après un demi-siècle d’existence comme étant souverain. Le roi des Belges et la reine sont depuis ce lundi à Kinshasa pour commémorer cette fête. Les présidents d’autres pays africains sont aussi attendus.
A Kinshasa, c’est la course à la montre pour la finition des travaux pour embellir la ville. Les rues sont nettoyées. Dans certaines communes, les responsables ont mis les petits plats dans les grands pour que leurs quartiers offrent une belle image avec des personnes contentes et des enfants qui rient dans les rues. Il ne faut pas penser que c’est partout pareil. Les travaux d’assainissement se font sur les seules les grandes artères qui sont visibles aux yeux du grand nombre. Voilà, la tenue de parade qui se prépare pour offrir au monde et aux hôtes de la RDC, l’image d’un pays qui brille de toute flamme. Ce qui ressemble à un tombeau blanchit.
Peut s’en faut pour se rendre compte que cinquante ans après, ce pays reste encore un état adolescent, dans lequel la démocratie affichée n’est pas une valeur assumée. Je ne dirais pas en végétation !
Ce cinquantenaire arrive alors que plane encore dans les esprits l’assassinat de Floribert Chebeya, l’activiste des droits de l’homme de l’ong la voix des sans voix. En plus des six millions de morts que compte ce pays depuis les nombreuses guerres de libération et rébellion qui secouent la RDC. Ce cinquantenaire pourrait aussi être une journée de deuil national.
Pour l’instant, tout s’arrête, place donc à la fête. Sur les chaînes de radio on entend la chanson qui a marqué ce jour, « Independance Tshatsha ». Que reste-t-il de ce jour qui a vu naître les espoirs d’un peuple opprimé qui aspirait à prendre son destin en main ? Pas grand-chose.
La célébration du cinquantenaire de l’indépendance aura mobilisé des millions de dollars, alors que plusieurs fonctionnaires de l’état enchaînent des mois de salaires impayés. Cela n’y change rien. C’est la fête d’abord le reste, on verra plus tard. Que dire de ce pays, cinquante ans après, n’a pas réussi à prendre son envol démocratique ? Corruption, impunité et violation des droits de l’homme sont monnaies courantes.
Somme toutes, la ville de Kinshasa, retrouve du moins sa relative beauté d’antan. Kin-la-poubelle, pourra « redevenir » en l’espace d’un moment, Kinshasa-la-belle. Comme quoi, l’un des chantiers de la république, « les routes » est en marche. Fallait-il attendre l’approche du 30 juin pour avancer dans les travaux ?
A chacun sa réponse.
Du moins, la RDC est un pays où lors d’une fête, il y a des habitudes qui ne font pas défaut. Pendant une fête, dans la tradition congolaise, l’on oublie un peu ses soucis, surtout pour ne pas faire grise mine face aux invités. Même dans les familles, les enfants peuvent supporter la faim, pourvu que les visiteurs puissent rentrer avec une bonne impression. Alors qu’après le passage de la ferveur festive, le quotidien va reprendre droit de cité. Le quotidien, c’est la difficulté des transports, les rues insalubres, les enseignants et autres fonctionnaires impayés ainsi qu’un tissu social délabré. Mais non, Vivons l’indépendance. A l’unissons, Independance Tshia tshia tozui ehh !

dimanche 6 juin 2010

Qui a tué Floribert

Depuis la mort de l'activiste de droit de l'homme congolais Floribert Shebeya le 02 juin 2010, je me pose des questions. Son corps retrouvé mort témoigne d'un assassinat sans scrupule.
Alors que certains pays excellent dans la promotion des droits de l'homme, d'autres, très démocratique, s'illustrent à faire taire les défenseurs des droits humains. Où en est l'enquête? Qu'en dit la communauté européenne? Pressions et hommages se succèdent.
Est-ce pour autant que nous connaîtrons un jour la vérité sur cet assassinat?
Seul l'espoir peut pousser à l'optimisme.
Au fond, il n'y aura pas grand chose.
A l'approche des fêtes de l'indépendance, cette mort risque d'entrer vite aux oubliettes.
Floribert que ton âme repose en paix.