jeudi 9 avril 2009

Plébiscite populaire ou présidentiel ?

Les pays africains se mettent au diapason du choix de leurs dirigeants. Les chefs d’Etat pour la plupart ne sont pas imposés. Ils sont choisis. De quelle manière ? Il y a les élections. Mais de quelles élections ? Elections à l’africaine.

Ce jeudi les algériens étaient appelés aux urnes pour élire leur futur président. Selon nombre d’observateurs, ces élections sont gagnées d’avance. Avant le coup d’envoi, le président sortant, candidat à sa propre succession serait en tête. L’éditorial du journal algérien El Watan parle d’absolutisme. "L’Algérie entre donc dans une ère d’absolutisme sans précédent au moment même où une crise profonde affecte la société dans son vécu quotidien et paralyse l’Etat et ses institutions incapables de négocier efficacement le virage de la modernité", précise le journal. " Jamais dans la jeune histoire du pays, le système politique n’a autant porté à bout de bras le dirigeant suprême chargé de l’incarner. Pour la troisième fois, il va lui ouvrir les portes de la présidence de la République en le préservant…" affirme l’éditorial de Ali Bahmane.

Est-ce un choix ou pas ? Est-ce une élection ou pas ?
Les avis sont différents. Le vote est un choix d’un peuple libre qui s’exprime dans les urnes. A l’heure où je couche ces lignes, le site indique que plus de 62 % des électeurs ont voté. Des taux de participation selon les désirs de Bouteflika. Tard la nuit, sur France 2, ce taux est estimé à plus de 70%. Les Algériens sont allés aux urnes à la grande déception des partisans du boycotte. Les opposants appelaient la population à ne pas se rendre aux urnes.

Le peuple ! Encore ce peuple qu’on appelle d’un côté au boycotte, de l’autre à aller aux urnes. Que faire ? Le peuple est souverain et sait ce qu’il va faire. Pour un pain au présent, certains sacrifient leur lendemain.
C’est ce même peuple qui croupi dans la pauvreté alors que les hommes politiques baignent dans l’abondance au grand mépris de la précarité populaire. Pour parler de l’Algérie, ces derniers jours, la période de campagne n’avait pas drainé un grand monde. Le prix d’un kilo de pomme de terre n’a pas arrêté de prendre l’ascenseur. Dieu seul sait à quel niveau cela va s’arrêter.
Le peuple est victime de son choix. A-t-il un autre choix ? Est-il conduit de force aux urnes ?

La situation est la même dans beaucoup d’Etats Africains. Les chefs sont élus d’avance indépendamment du choix exprimé par les urnes.
Mais c’est absurde de parler de la sorte. Cela insinue t-il un trucage ? Pas vraiment, c’est comme un miracle pour ceux qui sont chrétiens. Ils savent que Jésus avait multiplié cinq pains et deux poissons. Bravo, nos chefs d’Etat auraient certainement ce pouvoir. Parce que d’après les commissions qui organisent les élections, tout se passe dans la transparence avec des incidents mineurs.

Election de raison ou de cœur ? Les Africains sont les mieux placés pour répondre à cette question. Mais, une idée me passe par la tête. On pourrait dire que ce sont des élections à l’africaine comme le feu Maréchal du Zaïre Mobutu parlait de démocratie à l’africaine et pas à l’occidentale.
Longue vie au président !!! Bonne vie au peuple !!!

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