mardi 11 novembre 2008

Les hommes forts de la RDC.


L'Est de la République Démocratique du Congo est en feu! La guerre a repris. Est-ce le langage des armes qui se comprend le mieux, ou bien, par insuffisance d'arguments, les gens font encore preuve de leur incapacité à faire usage de la parole pour convaincre et se faire entendre?

Au Nord Kivu,
Les troupes du CNDP de Laurent Nkunda affrontent les militaires de l'armée loyaliste, les FARDC. Quelle information pour alimenter les journaux de par le monde? Comme de vrais stars, les images de ces combats passent en boucle sur des télévisions étrangères. La population est en fuite:des familles des déplacés, avec des colis et fardeaux soit sur la tête, soit au dos; des femmes portant des enfants et des hommes avec des bagages sur les vélos! Ce sont des images des réfugiés qui se succèdent, contrastant avec celles des populations américaines dont une partie fête la victoire de Obama, tandis que l'autre digère la défaite de Joe. Les stations radio reviennent sur cette guerre et diffusent les prises de position des "hommes forts" qui s'entretuent et dictent la loi, leur loi. Comme cela peut être passionnant de continuer à tuer, faire couler le sang, refuser de respecter la vie! Cela peut -il paraître humain ou inhumain? Je ne crois pas en l'humanité de la tuerie. je suppose que les hommes ne soient pas créés pour s'entretuer. Bref, pendant ce conflit, au nom qui de la protection d'une minorité, qui du pouvoir, qui d'autres intérêts inavoués, des innocents meurent, des femmes sont violées, des villes détruites, des hôpitaux pillés, etc.
Qu'est ce qui pourrait justifier ces morts? Tous les moyens étant bons pour atteindre ses objectifs, peut-on parvenir à ses finalités sans faire couler le sang? Doit-on être violent verbalement? Peut-on discuter sans en arriver aux mains?
Peut-être qu'il est plus facile de prendre les armes, ou le langage des armes est mieux compris que tout autre.
Ne pouvons-nous pas nous attaquer directement à la personne cible, celle que nous considèrons comme source de notre malheur ou de nos frustrations au lieu de nous attaquer à des personnes sans défense et sans armes. Voilà que le peu qui reste de l'époque coloniale se réduit en cendre.
A quand la fin de la guerre? A quand l'avénement de la démocratie dans ce pays pourtant "démocratique" comme son nom l'indique?
Pendant que les civiles meurent, les hommes forts qui décident à leur placent se livrent à la guerre. Demain, ce boureaux d'aujourd'hui demanderont aux frères et soeurs de leurs victimes de leur accorder leurs voies pour les hisser au pouvoir! Quel sadisme!
Les tueries cesseront un jour, quand on aura appris à vivre dans le respect des principes et des normes; quand on sera convaincu du caractère sacré de la vie qu'il faut respecter, pas seulement la mienne, mais aussi celle de l'autre, quelles que soient son origine éthnique et la couleur de sa peau; quand on sera convaincu de la nécessité de gagner par les arguments qui laissent vivre son adversaire, au lieu de recourir à la force qui est l'arme des faibles. Les forts, ce sont ceux qui construisent, qui créent et offrent des solutions aux humains. Ceux qui détruisent, tuent et pillent, la nuit comme le jour, sont des faibles!

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