mardi 29 juin 2010

Indépendance Tshitshia

Le cinquantenaire des indépendances Congolaise, Kinshasa ville blanchit

Le vent de fête parcoure plusieurs villes de la République démocratique du Congo. Ce 30 juin 2010, la RDC, ex-Congo Belge célèbre ses cinquante d’accession à l’indépendance. De quoi être fier après un demi-siècle d’existence comme étant souverain. Le roi des Belges et la reine sont depuis ce lundi à Kinshasa pour commémorer cette fête. Les présidents d’autres pays africains sont aussi attendus.
A Kinshasa, c’est la course à la montre pour la finition des travaux pour embellir la ville. Les rues sont nettoyées. Dans certaines communes, les responsables ont mis les petits plats dans les grands pour que leurs quartiers offrent une belle image avec des personnes contentes et des enfants qui rient dans les rues. Il ne faut pas penser que c’est partout pareil. Les travaux d’assainissement se font sur les seules les grandes artères qui sont visibles aux yeux du grand nombre. Voilà, la tenue de parade qui se prépare pour offrir au monde et aux hôtes de la RDC, l’image d’un pays qui brille de toute flamme. Ce qui ressemble à un tombeau blanchit.
Peut s’en faut pour se rendre compte que cinquante ans après, ce pays reste encore un état adolescent, dans lequel la démocratie affichée n’est pas une valeur assumée. Je ne dirais pas en végétation !
Ce cinquantenaire arrive alors que plane encore dans les esprits l’assassinat de Floribert Chebeya, l’activiste des droits de l’homme de l’ong la voix des sans voix. En plus des six millions de morts que compte ce pays depuis les nombreuses guerres de libération et rébellion qui secouent la RDC. Ce cinquantenaire pourrait aussi être une journée de deuil national.
Pour l’instant, tout s’arrête, place donc à la fête. Sur les chaînes de radio on entend la chanson qui a marqué ce jour, « Independance Tshatsha ». Que reste-t-il de ce jour qui a vu naître les espoirs d’un peuple opprimé qui aspirait à prendre son destin en main ? Pas grand-chose.
La célébration du cinquantenaire de l’indépendance aura mobilisé des millions de dollars, alors que plusieurs fonctionnaires de l’état enchaînent des mois de salaires impayés. Cela n’y change rien. C’est la fête d’abord le reste, on verra plus tard. Que dire de ce pays, cinquante ans après, n’a pas réussi à prendre son envol démocratique ? Corruption, impunité et violation des droits de l’homme sont monnaies courantes.
Somme toutes, la ville de Kinshasa, retrouve du moins sa relative beauté d’antan. Kin-la-poubelle, pourra « redevenir » en l’espace d’un moment, Kinshasa-la-belle. Comme quoi, l’un des chantiers de la république, « les routes » est en marche. Fallait-il attendre l’approche du 30 juin pour avancer dans les travaux ?
A chacun sa réponse.
Du moins, la RDC est un pays où lors d’une fête, il y a des habitudes qui ne font pas défaut. Pendant une fête, dans la tradition congolaise, l’on oublie un peu ses soucis, surtout pour ne pas faire grise mine face aux invités. Même dans les familles, les enfants peuvent supporter la faim, pourvu que les visiteurs puissent rentrer avec une bonne impression. Alors qu’après le passage de la ferveur festive, le quotidien va reprendre droit de cité. Le quotidien, c’est la difficulté des transports, les rues insalubres, les enseignants et autres fonctionnaires impayés ainsi qu’un tissu social délabré. Mais non, Vivons l’indépendance. A l’unissons, Independance Tshia tshia tozui ehh !

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